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À Propos de

Emilie Möri est une photographe franco-suisse, basée à Paris, qui se concentre principalement sur la photographie surréaliste depuis 2012. 

Ses photographies sont des collages numériques, dessinés au préalable sur un bloc-notes. Ses compositions minimalistes illustrent des émotions ou des intentions universelles. Le sujet, souvent graphiquement isolé, laisse une part importante au silence, suggérant au spectateur de s'immerger dans son propre univers. Ce monde épuré et coloré encadre souvent un mouvement, une danse figée, une touche de grâce et de féminité.

Manifeste

Depuis maintenant 10 ans, la photographe franco-suisse nous travaille au corps en produisant des images à l’esthétisme soigné et poétique, et a fait du sien et celui des autres, un axe de recherche aux variations infinies.

Dès ses premières images, où elle se conte en sorcière aux multiples pouvoirs à travers une série d’auto-portraits captivants, le corps est là, pièce maîtresse d’univers en clair-obscur. Corps qui tangue, chavire, danse et infléchit. Corps sur le départ, corps en sursaut, qui s’envole, corps qui fait poids, résiste, corps à l’étroit, corps-à-corps. Recroquevillé ou démesuré, il est un point de déséquilibre dans les photographies rigoureusement travaillées en format carré.

Au corps constant, s’ajoute l’interdépendance de l’environnement. Omniprésente, la nature n’est pas seulement décor de ces corps. Dans les teintes sombres comme dans la lumière vive, les silhouettes en mutation nous tendent avec délicatesse et subtilité une invitation à repenser notre univers. En mettant ces êtres en bascule, l’artiste explore les possibilités d’un lieu et sonde notre connexion aux éléments. L’eau, l’air et la terre habitent chacune des compositions, quand le feu se retrouve au travers du nuancier incandescent des peaux et cheveux en mouvement.

Emilie Möri s’empare du corps pour en faire son medium et venir sculpter nos émotions. Le galbe se fait organique pour réinterroger notre rapport à la nature, espace de création privilégié de la photographe, quand les mouvements du corps dansé interrogent sur la fugacité du temps. Les corps chavirent et virevoltent, l’instant est unique et n’existe déjà plus, la magie opère.

Si le corps est central dans le travail d’Emilie Möri - jusqu’à faire de cette règle un élément formel inconditionnel de son travail - une attention particulière est portée sur les visages, sans toutefois jamais les montrer. Tout part de là comme si tout partait de l’âme…

Bien que beaucoup de ses compositions soient des auto-portraits, elle en est l’objet sans jamais en être le sujet. Ses allégories visuelles, permettent ainsi au spectateur de se projeter et devenir personnage de la photographie. Qu’elle soit jeu de miroirs, masque de fleurs, travail d’ombre et de transparence, la narration poétique, parfois drôle et décalée de l’artiste, produit des images silencieuses, énigmatiques, permettant à l’observateur d’écouter sa propre musique intérieure.

Tout à tour invitation à la méditation, la réflexion ou traversées par une émotion, les micro-fictions sorties des voyages dans l’imaginaire d’Emilie Möri ont ce pouvoir : partir de l’intime pour éclore dans le regard de l’autre. Son style, tout en subtilité, réussit le pari délicat de faire émerger les paysages intérieurs dans le décor, si ce n’est l’inverse.

Car c’est sur une inversion des repères et l’invention d’une autre réalité qu’agissent les images d’Emilie Möri. Si on sent l'obsession de la photographe pour le travail de la ligne - dont celle de l’horizon, très présente - la précision du cadre et les compositions ultra minimalistes, son tour de force consiste à capturer une forme d’indicible, qui échappe à toute règle préétablie. Son langage photographique est celui de l’interstice dans lequel l’ordinaire et l’extra-ordinaire coexistent, donnant ainsi une pluri-lecturabilité du monde.

À la fois tranquille et déstabilisante, la puissance de ses collages numériques agit alors, entre fable surréaliste et songe onirique. Nous sommes happés, et de ses voiles elle se dévoile et nous absorbe. Si ses images prennent d’abord vie sur un bloc-notes sous forme d’aquarelles, l’artiste n’a de cesse de travailler une colorimétrie exigeante sur ses photographies, allant jusqu’à recoloriser intégralement l’architecture d’un lieu. Sa palette est dense et participe activement à redessiner les contours d’un monde, comme si celui dans lequel Emilie Möri évolue depuis dix ans maintenant, semblait déjà trop étroit pour son regard inépuisable.

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"Art is an emotion visualized" 

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